En conséquence, la croissance du secteur pétrolier devrait retrouver des valeurs positives et s’établir à 2% en 2018, contre -3,7% en 2017, tandis que celle du secteur non pétrolier à 1,4%, contre 1,3% en 2017. En termes de contributions, le secteur non pétrolier serait le moteur de la croissance dans la Cémac en 2018 avec une participation de +1,1 point (contre +1,0 point un an plus tôt), tandis que celle du secteur pétrolier retrouverait des valeurs positives après deux ans, en s’établissant à +0,4 point (contre -0,8 point en 2017), grâce notamment à l’accroissement de la production au Congo et au Tchad. En 2018, tous les pays de la Cémac enregistreraient une croissance économique positive, à l’exception de la Guinée Equatoriale. La dégradation de la situation en Guinée Equatoriale (-4,5% de croissance économique contre – 2,2% en 2017), serait essentiellement imputable à un secteur pétrolier en recul de 10,4% en glissement annuel, contre -6,7%
en 2017.
Du point de vue de la demande, la croissance économique en 2018 serait principalement tirée par la demande intérieure, avec une contribution de 5,3 points, poussée à la fois par le rebond des investissements bruts (4,8 points, contre -2,2 points en 2017), et par un apport modéré de la consommation (0,6 point, 0,7 point un an plus tôt). La dynamique des investissements bruts découlerait de la composante pétrolière (3,9 points, contre -3,8 points en 2017), soutenue par la fermeté des cours, avec un bond de 27,3 points au Congo et un apport de 3,4 points au Gabon. De leur côté, les investissements du secteur non pétrolier participeraient à la croissance à hauteur de 2,1 points, contre +2,5 points en 2017, en relation avec le développement des partenariats publics privés en vue du financement de certaines infrastructures de base, le déploiement des réseaux à fibre optique et les travaux préalables au passage à la Télévision numérique terrestre (TNT).
La contribution des investissements publics demeurerait quant à elle négative de 1,2 point, contre –0,9 point en 2017. Quantà la consommation, elle devrait demeurer stable dans le secteur privé et connaître une très légère hausse dans le secteur public, à +0,6% (-11,6% au Gabon, – 7,4% au Congo, 0,1% en Guinée Equatoriale, 0,5% en République centrafricaine et 0,6% au Cameroun). En 2018, l’apport de la demande extérieure nette à la croissance ressortirait négatif, à -3,8 points, contre + 1,7 point en 2017, en lien avec l’accroissement plus important des importations de biens et services, impulsées par la reprise des investissements privés (pétroliers et non pétroliers) comparées à des exportations en volume globalement en baisse, malgré la hausse projetée des exportations de pétrole brut et de la croissance mondiale.